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Channel: Commentaires sur : Une Eglise solide dans une société liquide
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Par : A Z

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Bonjour et merci d’avoir accepté mon message, que je complète par ce qui suit.

1. L’Eglise catholique n’est pas, et n’a pas à être, une contre-société, mais la foi catholique est, et ne peut qu’être, une contre-culture, propice à la lucidité et à la ténacité in Christo, face à un monde contemporain qui, en un siècle, est passé du relatif humanisme antérieur à 1914 au nihilisme actuel.

2. Or, en gros depuis le début de l’avant-Concile, sous Pie XII, bien des clercs catholiques contemporains ne veulent pas, ou ne veulent plus, que la foi catholique soit une contre-culture, et une grande partie de la tendance à l’alignement épistémique et axiologique de ces clercs catholiques sur bien des concepts et bien des valeurs officiels du monde contemporain provient de ce refus, quasiment principiel, de donner la parole à la foi catholique, en tant que contre-culture, c’est-à-dire en tant qu’alternative radicale et substantielle, porteuse des argumentations et des explicitations les plus éclairantes et les plus exigeantes qui soient, d’une part « pour la gloire de Dieu et le salut du monde », d’autre part « pour nous les hommes et pour notre salut », s’il est possible de formuler ainsi ce dont il est question ici.

3. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, les considérations et les problématiques théologiques les plus théologales qui soient, qu’elles soient plutôt « augustiniennes » ou plutôt « thomistes », mais aussi les activités spirituelles les plus adoratrices ou contemplatives qui soient, ont tant de mal à disposer d’un espace d’expression légitimant et valorisant, au sein de bien des diocèses et des paroisses.

4. Ainsi, la théologie de la révélation et la théologie trinitaires, les moins hétérodoxes et les plus surnaturelles qui soient, ou les moins immanentistes et les plus théologales qui soient, sont saintement porteuses d’une culture croyante chrétienne située aux antipodes de la culture ambiante actuelle, et sont saintement propices à la réception et à la transmission de cette culture croyante chrétienne située, d’une manière non agressive ni arrogante, aux antipodes de cette culture ambiante actuelle.

5. Mais comme il a été décrété, en haut lieu, et depuis longtemps, qu’il n’est pas bon que les croyants chrétiens catholiques disposent de structures mentales contra-positionnelles, par rapport à celles de leurs contemporains non catholiques, eh bien, cette théologie de la révélation et cette théologie trinitaire ont souvent droit, de nos jours, à un minimum, et non à un optimum, d’espace d’expression propice à leur mise en avant et à leur mise en valeur, à l’intérieur de l’Eglise catholique.

6. Et comme il a également été décrété, en haut lieu, et depuis longtemps, qu’il n’est pas bon que les croyants chrétiens catholiques connaissent et comprennent en plénitude les différences de nature entre la confession catholique et les autres confessions chrétiennes, entre la religion chrétienne et les autres religions, entre la loi naturelle ou la vérité objective et les droits de l’homme ou le consensus sociétal, nous avons droit à la situation actuelle, qui résulte d’une auto-déculturation du catholicisme contemporain, et qui se traduit souvent par une accélération et une amplification, hier « conciliaire », aujourd’hui « évangélique » de cette auto-déculturation.

7. Il n’est donc pas impossible de considérer que nous sommes en présence d’un christianisme catholique contemporain notamment anomique et post-thomiste, ou anomique car post-thomiste, dans la mesure où il s’éloigne de plus en plus d’une conception normativiste, principialiste, régulatrice, substantialiste, de ses propres fondamentaux, au profit d’une conception adaptative, consensualiste, contextualiste, évolutive, face à son environnement extérieur, voire au profit d’une conception moins propice à la sainteté qu’au suivisme.

8. Face cette dynamique de survalorisation de la composante, ou de la dimension « pragmatico-expérientielle » de la foi catholique, cette dynamique étant souvent libératoire, et non, bien sûr, libératrice, vis-à-vis des fondamentaux du catholicisme, dont le Credo, il manque une dynamique de revalorisation de la composante, ou de la dimension « dogmatico-propositionnelle » de la foi catholique, donc une dynamique de réappropriation des fondamentaux et de ré-enracinement dans les fondamentaux : une dynamique doctrinale et spéculative, mais aussi spirituelle et méditative.

9. Et pourtant, bien des ressources sont à disposition des catholiques, au service de cette réappropriation et de ce ré-enracinement : ces ressources, on les trouve dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, chez les Pères et chez les Docteurs de l’Eglise, dans le Magistère pontifical contemporain le plus éclairant et exigeant qui soit, et il suffit de faire connaître, de faire comprendre, de faire aimer toutes ces ressources, et de faire aimer l’aptitude de ces ressources à informer sur l’identité et la volonté de Dieu, sur l’identité et la vocation de l’homme, ainsi que leur aptitude à libérer l’homme en Dieu, c’est-à-dire à rendre l’homme disponible pour Dieu et à le rendre responsable en Dieu.

10. Par ailleurs, les catholiques ont le droit de bénéficier d’homélies fortifiantes et nourrissantes, et non indigentes ni occultantes, et le droit de demander la prise en compte puis la mise en oeuvre de ceci (voir notamment à partir de la page 86) :

http://scjef.org/biblio/Documents_actualite/Homelie_Directoire_sur_2014.pdf

Bonne journée.

A Z


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